Marianne Valéry est tombée en théâtre dès sa plus jeune enfance comme l'on tombe en amour lors d'un coup de foudre. C'est excessivement rare et ça vous poursuit toute la vie.
Très jeune, cette grande Dame du théâtre lit et relit des poèmes, des pièces, à la recherche d'écritures nouvelles, de personnages, d'émotions, de rêves. Plus qu'un plaisir, c'est une nécessité. Le théâtre devient son unique passion et dès 15 ans, elle fait partie d'une troupe amateur au Lycée Pasteur de Neuilly sur Seine, croise Béatrice Agenin, Dominique Constanza, Olivier Lejeune, Michel Blanc, Gérard Juniot, Bernard Menez...
En parallèle, Marianne suit les cours de Monsieur Périmony puis Raymond Girard. Elle reçoit alors une solide formation classique, devient codirectrice d'une compagnie professionnelle et met cet enseignement en pratique en interprétant : Célimène, Armande, Dorine...Dix ans de théâtres parisiens et de tournées.
Arrive enfin la première mise en scène avec "Le malade imaginaire" au théâtre des Nouveautés puis au théâtre Montparnasse. A la recherche de comédiens, elle engage un tout jeune homme : Roger Louret. Séduite par son talent, sa fantaisie et sa créativité, Marianne lui propose de prolonger l'aventure ignorant les bouleversements qu'il allait engendrer en lui parlant de son village.
Elle vient à Monclar d'Agenais à sa demande en 1974 pour le rôle de Mirandoline dans la Locandiera de Goldini et emménage dès le mois de juin 1975 das le bourg en compagnie de Roger, Nicolas Marié, Claude Goudenège et quelques comédiens assez fous pour suivre dans cette gageure : créer une compagnie théâtrale en milieu rural ! La prévision ne portait bien sur que sur quelques mois.
Résultats? après trente deux années trépidantes, Marianne est prête à vivre les trente prochaines avec la même joie.
Le parcours théâtral est impressionnant. Voyez un peu : L'île des esclaves ; La double inconstance ; Le jeu de l'amour et du hasard ; Sale temps pour les grenouilles ; Les 1001 aventures d'Arlequin ; J'ai vingt ans et je t'emmerde ; La Locandaria ; Mais ne te promène pas toute nue ; Le barbier de Seville ; Des souris et des hommes ; Aliènor d'Aquitaine ; Feu la mère de madame ; la jacasière ; Ah ! les femmes ; Andromaque ; la matriarche ; Jour de Soldes ; Lorsque l'enfant paraît ; Une fête inoubliable ...
Les auteurs n'en sont pas moins : Marivaux, Feydeau, Cocteau, Courtelie, Roger Louret, Gérard Darier, Pierre Palmade, Racine...
Les mises en scènes sont aussi extraordinaire autant par le nombre que par la qualité : L'ours 'Tchekhov), Le malade imaginaire (Molière), Le jardin du bout du monde (Roger Louret), La guerre de troie n'aura pas lieu (J. Giraudoux) La surprise de l'Amour (Marivaux), Zeus (Marianne eh oui, elle écrit également) Raptus (Aurélie Viel à qui j'envoie un peiti coucou n'est ce pas mon Aurélie?) Pour la télévision : M6 coach pour l'émission "Attention mesdames et messieurs" France 2 Je hais les parents...
L'Ecole salle Arthélème : Les rencontres avec les spectateurs, amènent de nombreux jeunes à demander comment l'on devient comédien, ou peut on prendre des cours. Cette demande est à l'origine de la création de l'école de Monclar en 1984 puis e celles d'Agen et de Fumel.
Un seul élève s'inscrit lorsde la première séance et connaîtra le succès : Philippe Candelon. Il sera le premier d'une longue liste d'élèves dont certains en feront leur métier : Michel Fau, Jean Paul Delvor, Christophe Duthuron, Laurent Biras, Nicolas Pujolle, Sébastien Bournac, Romuald Borys, David Buatois, Benoit Lavigne, Fabrie de la Villehervé, Benoit Soles, Jérôme Méhats, Alexandre Martin, Sébastien Royer, Thomas Suire, Cédric Cizaire, Catherie Delourtet, Pascale Pose, Sophie Nicollas, Sylvie Roche, Selma Kouchy, Kika, Virginia Fix, Virginia Vives, Alexandra Hannoun, Fina Chauvin, Anne Plantey, Sébastien Mathau, Guillaume metz, Cathia Chaumont, Elodie Feuille, Ludivine Junqua etc. etc.
Il est de notoriété que cette école professionnelle en Lot et Garonne donne une véritable égalité de chance à tous les jeunes désireux de poursuivre une formation théâtrale. Quant aux passonnés qui ne veulent ou ne peuvent transformer leur passion en profession, ils exercent leur "violon d'ingres" dans les meilleures conditions.
Perso : Dresser le portrait de Marianne Valéry est pour moi le plus difficile comme le plus facile.
Le plus difficile parce que Marianne m'impressionne chaque fois que je suis en sa présence ( et oui ma chère !pourtant Dieu sait si je ne suis pas timide). Il émane de chez elle une telle passion pour le théâtre et pour ses élèves, on peut lire une telle joie dans ses yeux lorsqu'un ou une élève atteint le succès qu'elle force le respect et l'admiration. Droite, rigide dans l'enseignement qu'elle prodigue en guettant la moindre imperfection afin de la rectifier toujours avec gentillesse, sans élever la voix Marianne s'investit à fond pour "ses enfants sur la scène".
Le plus facile parce que contracdictoirement avec ce que je viens de dire, Marianne et Claude me mettent à l'aise dès que j'entre dans la salle Arthélème. Je ne veux pas être prétentieux mais je suis accueilli avec plaisir et je sais qu'ils apprécient mes venues même si je suis parfois un peu pénible avec mes séances de photos. Je tiens que vous sachiez Marianne et Claude combien cela me touche et toute l'estime que je vous porte.
